dimanche 9 septembre 2007

LA POMME ET LE MIEL



Question :
À Roch Hachana nous mangeons des pommes et du miel pour avoir une bonne et douce année. Ma question est : pourquoi précisément des pommes et du miel ? Il existe beaucoup d'autres aliments doux et sucrés. Y a-t-il une signification spéciale au choix de ces deux-là ?

Réponse :

Il y a une différence entre la douceur d'une pomme et celle du miel. La pomme est un fruit sucré qui pousse sur un arbre. Cela n'a rien de surprenant: de nombreux fruits sont sucrés. En revanche, le miel provient de l'abeille, un insecte qui non seulement n'est pas comestible, mais qui pique de surcroît. Malgré cela, le miel qu'elle produit est doux et sucré, bien plus que la pomme !

De la même façon, nous connaissons deux sortes de douceur dans notre vie : nous avons des moments de réjouissances familiales, de succès professionnel, de réussite personnelle et de relations harmonieuses. Ce sont là de doux moments, à la manière de la pomme. Mais il existe une autre forme de douceur, une douceur qui provient de moments éprouvants. Lorsque les choses ne vont pas comme nous l'aurions souhaité, lorsque la tragédie frappe, lorsque notre carrière est compromise, quand nous échouons à atteindre les objectifs que nous nous étions fixés, lorsque nos relations sont tendues et mises à l'épreuve, lorsque nous nous sentons seuls.

Quand nous affrontons ces défis de l'existence, ils semblent amers et insurmontables, comme la piqûre d'une abeille. Mais si nous sommes forts et supportons ces moments difficiles, si nous surmontons ces obstacles à notre bonheur, nous révélons des aspects de notre personnalité auxquels nous n'aurions jamais fait appel autrement. Quelque chose de profond émerge en nous lorsque nous sommes éprouvés. La tension dans une relation est douloureuse, mais rien n'est meilleur que la réconciliation qui s'ensuit. Perdre un emploi est dégradant, mais il arrive souvent que l'on trouve ensuite des opportunités de faire quelque chose de plus grand et de meilleur. La solitude peut nous ronger, mais elle peut aussi nous ouvrir la voie à une connaissance de soi plus profonde. Nous avons tous connu des événements qui furent pénibles en leur temps, mais au sujet desquels nous disons rétrospectivement, « Que D.ieu soit loué pour ces moments difficiles; imagine où je serais si je ne les avais pas subis ! »

Ainsi mangeons-nous des pommes et du miel le premier soir de la nouvelle année. Nous nous bénissons mutuellement que, dans cette année qui commence, les pommes nous apportent la douceur et que ce que les piqûres d'abeille finiront par apporter soit encore plus doux !







Quelques lois et coutumes



Quelques lois et coutumesde la veille et des jours de Roch Hachana
Que fait-on la veille de Roch Hachana
(cette année mercredi 12 septembre 2007) ?
On ne récite ni le Ta'hanoune ni les Psaumes 20 et 86 durant la prière du matin. On ne sonne pas le Choffar, afin de marquer la différence entre la coutume (du mois d'Eloul) et l'obligation (de Roch Hachana).
En présence de dix hommes, chacun récite le texte de « Hatarat Nedarim », l'annulation des vœux, afin de ne pas commencer la nouvelle année tant qu'on n'aurait pas accompli tout ce qu'on a promis l'année précédente : en effet, à Roch Hachana, chacun promet de mieux faire. Mais quelle serait la valeur d'une telle promesse si on n'a pas tenu les promesses de l'année précédente ?
On se coupe les cheveux, on s'immerge dans le Mikvé et on revêt les vêtements de fête car on est confiant que D.ieu jugera chacun avec miséricorde.
On augmente les dons à la Tsedaka en s'assurant que chacun a de quoi faire face aux dépenses de la fête.
Nombreux sont ceux qui se rendent au cimetière sur les tombes des êtres chers disparus et des Tsadikim (Justes) afin qu'ils intercèdent en faveur de leurs descendants et de leurs fidèles.
De nos jours, on évite de jeûner et on préfère donner à la Tsedaka (charité) l'argent équivalent aux repas consommés (en général une somme multiple de 18.)
Que fait-on à Roch Hachana ?
Mercredi 12 septembre, après avoir mis des pièces à la Tsedaka, les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de Roch Hachana (avant 19h 52, horaire de Paris) avec les bénédictions suivantes :
1) Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Lehadlik Ner Chel Yom Hazikarone,
et
2) Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéhé'héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé.
Après la prière du soir, on se souhaite mutuellement : Lechana Tova Tikatev Veté'hatème – « Sois inscrit(e) et scellé(e) pour une bonne année ». Après le Kiddouch, on se lave les mains rituellement et on trempe la 'Halla dans le miel (et ce, jusqu'à Hochana Rabba, mercredi 3 octobre 2007 inclus).
Ensuite on trempe un morceau de pomme douce dans le miel, on dit la bénédiction « Haèts » et on ajoute Yehi Ratsone Milfané'ha Chete'hadèche Alénou Chana Tova Oumetouka (« Que ce soit Ta volonté de renouveler pour nous une année bonne et douce »). Durant le repas, on s'efforce de manger de la tête d'un poisson, des carottes sucrées, une grenade et, en général, des aliments doux, pas trop épicés, comme signes d'une bonne et douce année.
Jeudi soir 13 septembre, les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de la fête (après 20h56, horaire de Paris) à partir d'une flamme allumée avant la fête, avec les mêmes bénédictions.
On aura auparavant placé sur la table un fruit nouveau, qu'on mangera juste après le Kiddouch, avant de faire Netilat Yadayim pour commencer le repas.
Jeudi 13 et vendredi 14 septembre, on écoute la sonnerie du Choffar. Si on n'a pas pu l'entendre à la synagogue, on peut encore l'écouter toute la journée. Il est nécessaire d'entendre l'ensemble des trente sonneries pour être quitte de la mitsva.
Jeudi 13 septembre après-midi, après la prière de Min'ha, on se rend près d'un cours d'eau et on récite la prière de Tachli'h.
Durant les deux jours de Roch Hachana, on évite les paroles inutiles et on s'efforce de lire de nombreux Téhilim (Psaumes).
Jusqu'à Yom Kippour inclus, on ajoute dans la prière du matin le Psaume 130 et on récite matin et après-midi (sauf Chabbat) la prière Avinou Malkénou (« Notre Père, notre Roi »). On ajoute certains passages de supplication dans la prière de la Amida - en particulier : on termine la 3ème bénédiction en louant « Hamélekh Hakadoch » (le Roi Saint).
On multiplie les actes de charité et, en général, on s'efforce d'être davantage scrupuleux dans l'accomplissement des mitsvot.